Un meurtre… Une arrestation…Un dénouement surprise!
« Si vous aviez été là... Si vous aviez vu ça... Je gage que vous auriez fait la même chose! »
Voilà ce que clament les joyeuses assassines, devant un public subjugué, dans le refrain de la chanson Cell Block Tango. Et leurs paroles s'apparentent à la vérité de l'histoire à l'origine de la comédie musicale CHICAGO; c'est que les personnages de Roxie et Velma sont inspirés de Beulah Annan et Belva Gaertner...
Reportons-nous à Chicago en 1924. Beulah Annan (Roxie) est alors accusée du meurtre de Harry Kalstedt, un supposé intrus, tandis que la justice reproche à Belva Gaertner (Velma) d'avoir tué son amoureux. Ces deux meurtres sont devenus hyper médiatisés grâce à la plume de Maurine Watkins, qui a couvert les procès pour le compte du Chicago Tribune et dont les articles drôles et savoureux ont défrayé la une du quotidien. Il faut dire que les circonstances étaient plutôt loufoques...
L'une des accusées invoque une grossesse pour tenter de faire avorter son procès; l'autre était semble-t-il trop ivre pour se rappeler les faits; un avocat flamboyant; la frénésie des médias; l'acquittement des deux femmes; voilà une histoire non pas issue d'un film d'Hollywood, mais bien du Chicago des années folles!
La reporter du Tribune décide alors de faire de cette histoire une comédie qui prend l'affiche de Broadway en 1926. Deux ans plus tard, une première version cinématographique, une production de Cecil B. DeMille, voit le jour, et un second film, intitulé Roxie Hart et mettant cette fois en vedette Ginger Rogers, sera porté à l'écran en 1942.
Ces trois productions originales de CHICAGO inspireront éventuellement la comédie musicale présentement à l'affiche un peu partout dans le monde. Et près de 70 ans après que Beulah Annan et Belva Gaertner eurent défrayé la chronique à Chicago, le lien entre le système judiciaire et l'influence et l'impact des médias est toujours d'actualité et continue à faire couler beaucoup d'encre. Et plus que jamais, les procès médiatisés fascinent le public. Ce qui contribue certes à la popularité de CHICAGO.
Une fois de plus, drame et showbiz, réalité et Broadway vont de pair...
Qui a osé dire que le meurtre n'était pas un art?
Source: http://www.chicago-comediemusicale.fr.fm/ |